Coup d’œil sur l’histoire du skeleton

Les premières pistes de skeleton, faites de glace naturellement réfrigérée, ont été construites en Suisse à la fin du 19ème siècle, pour répondre à la popularité croissante du sport de tobogganing. Initialement bâties en descente droite, les pistes ont été modifiées et des courbes ont été ajoutées pour rendre les descentes plus intéressantes et plus difficiles. La toute première compétition officielle de toboggan s’est tenue en 1884 et le premier évènement de skeleton de notre connaissance s’est déroulé en 1887. C’étaient d’ailleurs les courses de skeleton qui ont jeté les bases du sport moderne de bobsleigh.

Les deux sports de bobsleigh et de skeleton se sont fusionnés en 1923, avec l’établissement de la Fédération internationale de bobsleigh et de tobogganing (FIBT), qui s’appelle maintenant International Bobsleigh and Skeleton Federation (IBSF). Le skeleton a débuté au programme des Jeux Olympiques en 1928, puis y est retourné en 1948; à toutes ces deux occasions, les Jeux se sont tenus à St. Moritz, Suisse, ville qui est considérée comme le berceau des sports de glisse. L’époque moderne de la participation canadienne au skeleton de compétition s’est amorcée en 1986 avec l’ouverture de la piste de Calgary au Parc olympique canadien, en amont des Jeux Olympiques d’hiver de Calgary 1988. Même si le skeleton ne s’est pas contesté aux Jeux de 1988, la piste a servi à développer une nouvelle génération d’athlètes canadiens de skeleton. Le skeleton a dû attendre jusqu’en 2002 pour réapparaître au programme des Jeux Olympiques. Le Canada a connu ses premiers succès dans ce sport quatre ans plus tard, aux Jeux de Torino 2006, où les athlètes canadiens ont gagné trois médailles dans ce sport.

Médaillés et médaillées canadiens en skeleton aux Jeux Olympiques

Vancouver 2010 – Jon Montgomery (Or)

Turin 2006 – Duff Gibson (Or)

Turin 2006 – Jeff Pain (Argent)

Turin 2006 – Mellisa Hollingsworth (Bronze)

Description du sport

i.) L’importance du départ :

Le temps qui écoule alors que l’engin parcourt les 50 premiers mètres de la piste est la partie la plus critique d’une descente en skeleton. En l’absence d’un départ solide – dans un dixième de seconde de celui enregistré par le compétiteur le plus rapide – il est quasiment impossible de finir sur le podium. De règle générale, une avance d’un dixième de seconde au départ se traduit en une avance de 3 dixièmes de seconde à la ligne d’arrivée. Les athlètes de skeleton cherchent donc une force et une accélération maximales alors qu’ils poussent l’engin depuis un départ arrêté. Les 50 premiers mètres sont typiquement parcourus en environ cinq secondes, et l’engin touche déjà à une vitesse de plus de 40 kilomètres à l’heure.

ii.) Pilotage:

Une fois que l’athlète embarque sur son engin au départ, il doit naviguer des virages et des droits à grande vitesse, touchant à 145 km/h ou plus. L’athlète dirige l’engin en faisant des mouvements très subtils des épaules et des jambes, pour changer le contact entre le patin et la glace et ce faisant, modifier légèrement l’orientation de l’engin. Tout comme dans le ski alpin, les skeletoneurs évaluent les différentes trajectoires possibles afin de trouver la ligne idéale, c’est-à-dire la plus rapide. S’ils mettent trop de force aux commandes, il y a un fort risque de dérapage. Mais s’ils ne font pas suffisamment d’attention aux petits ajustements de la trajectoire, l’engin ralentira, et encore il y a le risque de dérapage ou de collision.

iii.) Les pistes :

Au total, il y a seulement 16 pistes dans le monde entier, et toutes sont le patrimoine des Jeux olympiques. Il y en a 4 en Amérique du Nord, 8 en Europe et 3 en Asie. Chaque piste est différente, et il faut investir des années de planification et d’expertise afin d’assurer que tous les virages et descentes sont faisables à une vitesse qui pourrait dépasser 140km/ heure. Pour en découvrir plus sur les 2 pistes canadiennes, cliquez sur les renvois suivants :

Piste du Parc olympique canadien de WinSport 

Centre des sports de glisse de Whistler 

Les compétitions :

Le skeleton prévoit des catégories de compétition séparées pour hommes et femmes. Aux compétitions de Coupe du Monde, deux manches se contestent sur une journée à chaque évènement. Aux Jeux Olympiques et aux Championnats du Monde (ces derniers se tiennent annuellement sauf en année Olympique), quatre manches se tiennent sur deux jours. L’athlète gagnant est celui qui affiche le meilleur chrono combiné sur toutes les manches. Il y a également les circuits de Coupe Amérique, de Coupe Intercontinentale et de Coupe Europa pour les jeunes athlètes en développement. Ces circuits permettent aux athlètes de gagner une expérience valable de compétition de haut niveau tout en leur donnant un moyen d’obtenir les qualifications nécessaires pour concourir au niveau de Coupe du Monde et de Championnat du Monde. Au-delà des Championnats du Monde séniors, les athlètes âgés de moins de 23 ans peuvent concourir aux Championnats du Monde juniors.

Puisque la glace devient de plus en plus bossée au fur et à mesure que la compétition progresse, il est avantageux d’être parmi les premiers athlètes à descendre la piste. Pour décider l’ordre des départs, il y a un système de classement qui privilégie les compétiteurs en lice, sur la base de leur dossier de résultats historiques.

À la première compétition de Coupe du Monde de la nouvelle saison, les résultats obtenus aux dernières épreuves de la saison précédente sont applicables. Des groupements de dix sont déterminés sur la base des rangs de Coupe du Monde. Au sein des groupes de dix, un tirage au sort se fait pour établir l’ordre des départs Pour le reste de la saison, les groupements de départs se basent sur les résultats actualisés de Coupe du Monde, comme suit : Groupe I - 1 à 10; Groupe II - 11 à 20; Groupe III - 21 à 30; Groupe IV - 31 et après.

En compétition de Coupe du Monde, des médailles sont remises aux athlètes qui terminent aux trois premiers rangs au classement, et des prix de mérite se remettent à ceux et celles qui terminent au pied du podium, aux rangs de quatre à six. En plus, les athlètes qui terminent aux 30 premiers rangs au classement obtiennent des points applicables au classement général de la saison de Coupe du Monde; l’athlète qui obtient le plus de point gagne le titre et le trophée du globe en cristal. Au Championnat du Monde, les trois premiers au classement reçoivent une médaille. Aux Jeux Olympiques, le classement initial des athlètes se trie encore en groupes de dix, sur la base du classement de saison de Coupe du Monde débouchant sur les Jeux.

Équipement de compétition

L’engin de skeleton a un profil bas, mais son poids est considérable, et il est équipé d’un carénage en fibre de verre qui confère un meilleur aérodynamisme à la partie inférieure, qui est montée sur un châssis d’acier. L’engin glisse sur deux patins d’acier à surface hautement polie. Les patins sont fixés sur l’engin d’une telle sorte que le cambrage peut être contrôlé, pour aider à diriger l’engin. Il n’y a pas de freins sur un engin de skeleton, donc l’athlète arrête l’engin à force de décélérer dans la zone de freinage; parfois on entasse de la neige ou des coussins de mousse pour aider au freinage. On prend la température des patins immédiatement avant chaque manche de compétition. Il est interdit de chauffer les patins de quelque manière que ce soit. À la ligne d’arrivée, on pèse l’engin et l’athlète pour vérifier qu’ils ne dépassent pas la limite de poids. Afin de mettre tous les compétiteurs sur pied d’égalité, les engins doivent se conformer aux normes strictes établies par la International Bobsleigh and Skeleton Federation (IBSF).

Les skeletoneurs portent un casque comme celui que portent les skieurs alpins, et des combinaisons de compétition très moulées au corps, faites d’un tissu élastique. Les chaussures de compétition sont équipées de crampons pour donner plus de traction sur la glace. Les athlètes portent soit lunettes soit un masque facial, et certains optent de porter des coudières et des épaulières pour mieux se protéger.